En temps normal, les contrefactuels sont conçus comme produisant des énoncés portant sur des états de choses, mais des états de choses se trouvant dans des mondes simplement possibles ou alternes. Analysés ainsi, il s'avère que presque tous les contrefactuels sont incohérents. Tout contrefactuel analysé de la sorte exige qu'il y ait un monde métaphysiquement (et pas épistémiquement seulement) possible w où les lois sont les mêmes qu'ici, et où la quasi-totalité des faits sont les mêmes qu'ici. (Les différences factuelles sont liées à l'antécédent et au conséquent du contrefactuel). Mais comme je vais le montrer, cette exigence implique de manière typique la postulation de mondes dont on peut démontrer la nécessaire non-existence au moyen de déductions assez élémentaires. De plus, l'analyse des contrefactuels en termes de mondes possibles est coupable de circularité cachée. Analysés ainsi, les contrefactuels ne peuvent effectivement être compris qu'en termes de lois de la nature (les lois qui s'appliquent ici sont présupposées dans le monde hypothétique - excepté dans le cas atypique où le contrefactuel est également un contre-nomique). Mais il y a un argument répandu voulant que le concept de loi ne puisse pas être défini lui-même, sinon dans les termes de la notion de contrefactuel (une loi est, entre autres, quelque chose qui vient à l'appui des contrefactuels). Je donnerai une analyse purement épistémique des contrefactuels, déclarant que ce sont des propositions pseudo-probabilistes. Je déclarerai également que le type de probabilité en question peut être défini intégralement en termes de ce qui a été le cas (non pas de ce qui aurait été le cas, ni même de ce qui doit être le cas en un sens nomique.) Mon analyse n'est donc coupable d'aucune sorte de circularité.
Ordinarily counterfactuals are seen as making statements about states of affairs, albeit ones that hold in merely possible or alternative worlds. Thus analyzed, nearly all counterfactuals turn out to be incoherent. Any counterfactual, thus analyzed, requires that there be a metaphysically (not just epistemically) possible world where the laws are the same as here, and where almost all of the facts are the same as here. (The factual differences relate to the antecedent and consequent of the counter-factual.) But, as I show, this requirement typically involves the positing of worlds whose necessary non-existence can be shown by fairly elementary deductions. Further, the possible-worlds analysis of counterfactuals is guilty of covert circularity. For, thus analyzed, counterfactuals can only be understood in terms of laws of nature (the laws that apply here are assumed in the hypothetical world - except in the atypical case where the counterfactual is also a counter-nomic). But there is widespread agreement that the concept of a law cannot itself be defined except in terms of the notion of a counterfactual (a law is inter alia something that supports counterfactuals). I give a purely epistemic analysis of counterfactuals, arguing that they are crypto-probability propositions. I also argue that the relevant kind of probability can be defined wholly in terms of what has happened (not what would happen and not even what must happen in a nomic sense). So my analysis isn't guilty of any kind of circularity.
@article{PHSC_2005__9_1_83_0, author = {Kuczynski, John-Michael}, title = {Counterfactuals : the epistemic analysis}, journal = {Philosophia Scientiae}, pages = {83--126}, publisher = {\'Editions Kim\'e}, volume = {9}, number = {1}, year = {2005}, language = {fr}, url = {http://www.numdam.org/item/PHSC_2005__9_1_83_0/} }
Kuczynski, John-Michael. Counterfactuals : the epistemic analysis. Philosophia Scientiae, Tome 9 (2005) no. 1, pp. 83-126. http://www.numdam.org/item/PHSC_2005__9_1_83_0/
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